L’open data c’est bien, mais il est parfois difficile de comprendre comment utiliser les jeux de données mis à disposition, notamment celles de l'Institut National de l'Information Géographique et Forestière (IGN). «Nous nous soucions de la façon dont nous pouvons favoriser l’utilisation de nos données que ce soit grâce à une plateforme de diffusion comme le géoportail ou grâce à l’open innovation» expliquait Claude Pénicand, directeur de la stratégie, de l’international et de la valorisation de l’IGN lors de la Conférence de Paris de la semaine dernière. C’est dans cet esprit que l’IGN va ouvrir un incubateur de projets en juin dans ses nouveaux locaux à Saint-Mandé (encore en construction).
D’ici cet été, un appel à projets sera lancé et ouvert aux PME innovantes. Dès octobre, la première entreprise sélectionnée sera accompagnée par les services de l’IGN pour prototyper un produit ou un service utilisant les informations géographiques de l’institut. « Il ne s’agit ni de soutenir financièrement l’entreprise, ni de l’héberger dans nos locaux, mais bien de l’accompagner », précise Claude Pénicand.
Les PME auront à leur disposition du conseil, des formations, des développeurs, ainsi que du matériel spécifique et des logiciels utilisés en interne. L’accompagnement durera de 3 à 18 mois au total. 200 m2 d’espace de co-working sont prévus dans les nouveaux locaux. « Nous disposons déjà en interne d’un service de prototypage rapide en trois mois. Nous cherchons à l’appliquer à l’extérieur », ajoute Claude Pénicand.
L’entreprise sélectionnée aura accès aux données gratuites et payantes de l’IGN. Dans ce dernier cas, elle pourrait bénéficier d’un accès gratuit dans un premier temps, puis payant passé une période ou un certain chiffre d’affaires (grâce à une licence d’expérimentation). Mécanisme que mettait justement en avant Mohammed Adnène Trojette dans son rapport sur l’open data.
Si on ne peut qu’encourager l’open data, synonyme d’ouverture des données publiques, de transparence, d’innovation voire de croissance, ouvrir ses données est à première vue synonyme de perte de revenus pour certains organismes publics. En 2012, le montant total des redevances perçues via la revente de données publiques par des organismes comme l’Insee ou le ministère de l’intérieur est ainsi évalué à 35 millions d’euros par le rapport Trojette.
Dans le cas de l’IGN, le tiers de son budget dépend des recettes perçues auprès de ses utilisateurs. Cela n’empêche pas l’institut d’avoir initié l’ouverture de ses données dès 2009 pour les projets de recherche et d’avoir divisé par cinq l’année dernière les coûts des informations payantes. L'IGN a tout à gagner à favoriser et accroître leur utilisation.
Source : pro.01net.com/editorial/618848/open-data-l-ign-lancera-un-incubateur-d-ici-la-fin-de-l-annee/